#Bonus – Tutoriels


Il existe une multitude de façon de militer et de devenir acteur du changement. Avec les crypto-monnaies, n’importe qui peut prendre part à une véritable révolution sociétale depuis son canapé. Une autre économie est possible.


Pour bien nous accorder sur la signification des mots « capitalisme » et « monnaies-dettes »,
nous vous avons concocté ce quiz économique.


I – Comment acquérir des crypto-monnaies ?


Le site ammoneo.org n’est pas un site de conseils en investissement.
N’investissez jamais de l’argent que vous ne pouvez pas vous permettre de perdre.

À l’image des bureaux de change, il est possible d’échanger des monnaies-dettes contre des crypto-monnaies. Soit avec votre carte de crédit habituelle, directement depuis certains portefeuilles électroniques (p.e. Atomic Wallet, Exodus), des Exchanges ou des revendeurs spécialisés type Coinbase ou Coinhouse (des français), soit – plus rare – avec du liquide.

Pour rappel, un portefeuille électronique (wallet en anglais) est une application qui vous permet de “recevoir” et d’“envoyer” un ou plusieurs types de crypto-monnaies. Un Exchange (plateforme d’échange en français) est une place de marché virtuelle, sur laquelle vous pouvez acheter / échanger des crypto-monnaies (soit contre des euros, soit contre d’autres crypto-monnaies).

Ne plus utiliser la monnaie du “système” procure un intense sentiment de liberté.
Source de la vidéo
« BILAN : J’AI VÉCU 30 JOURS AVEC DES BITCOINS » (LES AUTODISCIPLES, 2017), YouTube.

II – Crypto-révolution : où en est-on ?

Généralement, une invention ou un mouvement social commence par être porté par un visionnaire, qui fait sensation parmi quelques spécialistes du domaine concerné (mavens). Seuls les passionnés ou curieux (innovators) perçoivent le potentiel du projet présenté. Quant aux non-initiés, ils n’y voient que délire spéculatif ou déconcertante utopie (« Ridicule ! »).

Schéma explicatif de la propagation des nouvelles technologies / idées dans la société, basé sur les recherches d'Everett Rogers, Geoffrey Moore et de Malcolm Gladwell.
La propagation des nouvelles technologies ou idées suit fréquemment les mêmes étapes (cf. Everett Rogers, Geoffrey Moore, Malcolm Gladwell).

Puis, à la suite des innovators surgissent des pédagogues ou entrepreneurs (salesmen), qui s’y intéresse parfois à des fins personnelles, quitte à s’éloigner un peu de la vision de départ. En parvenant à créer un besoin chez leurs prospects (early adopters) – pour de bonnes ou mauvaises raisons – ils suscitent souvent la méfiance de l’opinion publique (« Dangereux ! »).

On entre ensuite dans la zone de tous les dangers (chasm), où l’on va chercher le grand public. C’est à ce stade que se trouvent les crypto-monnaies en 2019. En théorie, atteindre la masse critique (tipping point) et sortir avec brio du chasm, nécessite généralement une réduction des efforts ou des risques liés à l’adoption de la technologie / idée à diffuser.

Et c’est enfin au tour des leaders d’opinion ou “influenceurs” (connectors) de montrer par l’exemple qu’adopter cette idée / innovation est simple, rapide et moins coûteux que de continuer avec l’ancien système (« Évident ! »). Les entreprises leur emboîtent dès lors le pas, afin de montrer qu’elles ne sont pas à la traîne, ce qui alimente encore un peu plus la dynamique en cours.


III – Où en est la technologie ?

Annoncé en 2008, lancé en 2009, le Bitcoin est une crypto-monnaie basée sur le principe de la monnaie-or (d’où le terme “mining”). Nul besoin de s’endetter pour créer un Bitcoin et l’on peut parfaitement s’en servir pour régler une transaction. Cela dit, le Bitcoin n’est pas exempt de toutes critiques (p.e. consommation énergétique excessive et volatilité ahurissante). A-t-on fait des progrès depuis 2009 ?

Lien pour télécharger ce dossier en format PDF.

Les blockchains peuvent sans problème accueillir un afflux massif d’utilisateurs. La difficulté autour de l’adoption des crypto-monnaies ne relève plus de la technique, mais davantage de l’usage qui en est fait. Les crypto-monnaies – qui auraient dû être un moyen de paiement alternatif – sont surtout utilisées pour spéculer. Or, personne n’a envie d’être payé avec une monnaie instable.

Pour mettre un terme à l’extrême volatilité des crypto-monnaies, peut-être devrions-nous recourir à un cours forcé, et empêcher ainsi les traders de spéculer sur les Exchanges ? Pourquoi devrions-nous copier le régime de changes flottants des monnaies-dettes ? [Depuis les accords de la Jamaïque (1976), les cours de nos monnaies (taux de change) sont fixés par les traders sur un marché des changes (le Forex).]

Après tout, imaginerait-on laisser « flotter » la valeur du kilogramme en fonction des désidératas d’un “marché des masses” ? Serait-il pratique d’exporter à nos amis états-uniens plus ou moins de tonnes d’un produit suivant les variations du kilogramme par rapport à la livre (pound) ? Bien évidemment que non. Dès lors, pourquoi procéder de cette manière avec nos unités monétaires ?


IV – Comment sera vu l’euro dans le futur ?

Pour qu’une économie tourne correctement, 4 systèmes s’avèrent utiles : le système de paiement (afin de nous payer les uns les autres), le système de crédit (afin d’injecter de la nouvelle monnaie là où il y en a besoin), le marché des capitaux (afin d’investir notre épargne au lieu de la laisser “dormir”) et le système fiscal (afin de lever des impôts et de réaliser des dépenses publiques pertinentes).

Grâce à la technologie derrière les crypto-monnaies, nous sommes dorénavant en mesure de court-circuiter de nombreuses institutions bancaires / financières trop coûteuses. Techniquement, nous pouvons enfin nous dispenser de certains intermédiaires devenus obsolètes. Il s’agirait par exemple de déprivatiser cet outil social qu’est la monnaie, et même (idéalement) d’en faire un « commun ».

Quelques extraits d’un excellent docu-fiction qui traite (entre autres)
de la vision désabusé que nous aurons probablement au sujet des monnaies-dettes en 2056.
Source de la vidéo
« “Survivre avant l’effondrement” – Documentaire complet – 2056 – VOSTFR » (La Grenouille Gauloise, 2019), YouTube.

Pour information, la monnaie a longtemps été gérée de façon démocratique / horizontale / libérale ; on se faisait crédit entre nous, tel que dans un S.E.L. (p.e. tablettes sumériennes, monnaie-bétail, monnaie-jeton de la Grèce Antique, etc.). Frapper monnaie n’a pas toujours été un privilège réservé aux seigneurs, au Roi / Empereur, à l’État puis au « Marché » (c’est-à-dire le système bancaire et financier).

Quoi qu’il en soit, avec l’aide des crypto-monnaies, nous pouvons dès à présent concevoir un monde où il n’est plus nécessaire d’emprunter notre monnaie à ceux qui l’ont privatisé (et nous en prive). Pour le bien-être des générations qui nous suivront, il est urgent que la quête de profits ne soit plus le critère majeur qui détermine les politiques qu’il nous est possible de mettre en œuvre.

Vous voici rendu(e) au terme de ce module #Bonus, qui vise à faciliter votre immersion dans la cryptosphère. Nous sommes nombreux à espérer un monde plus humain. Or, un des chantiers à entreprendre est celui d’une sortie progressive du système de monnaie-dettes. Une autre économie est possible.


Les crypto-monnaies sont des outils. Comme tout outil, c’est ce que nous en faisons, notre façon de l’utiliser qui déterminera si cet outil apportera plus de
bienfaits que de méfaits.

Pour entrevoir comment nous servir au mieux des crypto-monnaies, voici nos propositions pour
FAIRE ADVENIR L’APRÈS-CAPITALISME FINANCIER



N.B. : Regretterez-vous l'idéologie néolibérale ? ↓

La théorie du ruissellement est une clé de voûte du néolibéralisme (laisser libre-cours à la quête de profits des ultra-riches, c’est-à-dire ne pas l’entraver avec de la régulation et des taxes). En effet, à sa genèse se trouve la fable des abeilles de Bernard Mandeville et sa célèbre maxime « les vices privés font la vertu publique », qui illustre l’idée selon laquelle l’enrichissement d’une élite profiterait in fine à toute la société. (1)

L’idéologie néolibérale repose sur la croyance en l’existence d’une “Main invisible”
(c’est-à-dire qu’il serait dans l’intérêt général de laisser libre cours à la cupidité).

Attention, le libéralisme économique n’a rien à voir avec le libéralisme politique – associé à Thomas Hobbes (1588-1679) et John Locke (1632-1704) – qui soutient que la légitimité des souverains réside dans le fait d’œuvrer dans l’intérêt de leurs sujets (ils déplorent de voir que ce sont plutôt les gouvernés qui sont au service de leurs dirigeants). Le libéralisme économique milite quant à lui pour un libre marché (autogéré).

Source de la vidéo :
« Vlog #34 – Les larmes du citoyen Macron : le mythe du ruissellement » (Respublica Universalis, 2018), YouTube.
+ https://www.imf.org/en/Publications/FM/Issues/2017/10/05/fiscal-monitor-october-2017
+ https://www.oecd-ilibrary.org/employment/tous-concernes-pourquoi-moins-d-inegalite-profite-a-tous_9789264235519-fr