Les crypto-monnaies peuvent réduire notre dépendance envers les institutions en charge de notre système de paiement, qui profitent parfois d’une situation oligopolistique pour faire passer leurs intérêts avant les nôtres.
Pour bien nous accorder sur la signification des mots « capitalisme » et « monnaies-dettes »,
nous vous avons concocté ce quiz économique.
I – Que penser de cet abus de position dominante ?
Vous le savez probablement, en 2008, nos États nous ont endettés pour sauver les banques. En effet, nos banques assurent un service essentiel, à savoir la gestion de notre épargne et de nos moyens de paiement. Sans elles, nos cartes bancaires deviennent muettes, nos chèques ne sont plus encaissés, nos salaires ne sont plus versés, etc. Bref, la Société ne pourrait plus tourner et serait à l’arrêt.
La faillite de certains mastodontes financiers pouvant s’avérer fatal à notre système de paiement, ces institutions « trop grosses pour être autorisées à faire faillite » doivent par définition être sauvées quoi qu’il nous en coûte. Ce phénomène du « too big too fail » a été particulièrement mis en évidence par la crise des subprimes en 2007, notamment avec l’assureur AIG renfloué par le contribuable américain.
Où est le problème ? Nos Sociétés sont comme prises au piège dans un jeu de « face le système financier gagne, pile les populations perdent », ou dit autrement, les gains sont toujours privatisés (les profits vont aux investisseurs) tandis que les pertes sont systématiquement socialisées (nos États s’endettent pour compenser les pertes des investisseurs). Ce fonctionnement est tout simplement aberrant.
II – De « too big to fail » à « too big to jail » ?
Depuis 2007, les scandales financiers n’ont pas cessé (LuxLeaks, Panama Papers, CumEx Files, FinCEN Files, Pandora Papers, etc.) et nous avons pu observer le phénomène « too big to fail » se muer en « too big to jail ». Le syndrome du « too big to jail » a quant à lui été véritablement illustré par les SwissLeaks et l’implication avérée de la banque HSBC dans un système international de blanchiment d’argent.
Par crainte de porter préjudice à une entreprise pouvant entraîner l’entièreté du système bancaire et financier dans sa chute – soit une crise économique majeure -, cette affaire très grave se solde par une légère amende (en proportion des gains issus de ces délits). Or, avec la démocratisation d’un système de paiement concurrent, nous n’aurions plus à nous incliner face à certains “banksters”.
À l’ère de l’informatique, une des missions des banques qui consiste à débiter un compte (p.e. celui de l’acheteur) pour en créditer un autre (p.e. celui du vendeur) pourrait très bien être effectuée efficacement par d’autres voies que le système bancaire et financier. Par quel miracle ? Grâce aux D.L.T. (Distributed Ledger Technologies) et leurs crypto-monnaies. Le progrès technologique en somme.
III – Crypto : comment ça marche ?
Pour mieux appréhender le fonctionnement d’un dispositif d’enregistrement électronique partagé (ou D.L.T. pour Distributed Ledger Technologies en anglais), et en particulier la blockchain, mettons en parallèle son fonctionnement avec celui de notre bon vieux système bancaire. Pour ce faire, il nous faut ainsi expliciter les 5 mots en rouge ci-dessous :
Sur le plan personnel, devenir sa propre banque, c’est payer moins de frais, c’est avoir accès à ses fonds directement, sans risquer que sa banque ne fasse faillite, ne refuse un retrait, un paiement ou n’impose de nouvelles règles. Il est absolument naturel que l’humanité abandonne une technologie dépassée et contraignante, pour lui préférer une technologie proposant un meilleur service.
Intrigués, certains se demanderont si les crypto-monnaies ne déplacent pas juste le problème… Qui nous garantit que ceux en charge de ce réseau de crypto-paiement ne profiteront pas à leur tour d’une position dominante ? Réponse : le code qui sous-tend les règles de fonctionnement du réseau, ainsi que sa nature décentralisée et transparente. On en reparlera plus en détails dans le module #Bonus.
IV – Vers la fin de l’oligopole bancaire ?
Pour qu’émerge une technologie complémentaire au système bancaire, il est évident que nous devons cesser d’utiliser exclusivement la monnaie des banques, à savoir les monnaie-dettes. C’est tout-à-fait légal (article 1342-4 du code civil) et techniquement faisable. Avec un smartphone ou une carte de paiement crypto, un client peut d’ores et déjà régler ses achats avec une crypto-monnaie.
Cela dit, il est clair que nous n’abandonnerons pas la monnaie bancaire du jour au lendemain. Une entreprise peut donc tout à fait accepter les crypto-monnaies seulement tel jour dans la semaine, ou seulement après une certaine heure. Sur le plan comptable, il faudra déclarer la valeur en euros correspondant aux revenus perçus en crypto-monnaies. Cette difficulté n’est pas vraiment insurmontable.
Côté salarié, c’est plus problématique. D’après un article pointu du Journal du Coin, « la loi vous permet de recevoir [une partie ou l’entièreté de] votre salaire en crypto-monnaies. Néanmoins il semblerait que [le versement doive se faire] sur le compte d’une crypto-banque agréée en tant que P.S.A.N. (Prestataire de Service en Actifs Numériques) ». En 2019, il n’en existe encore aucune.
Vous voici rendu(e) au terme de ce module #1, qui décrit les crypto-monnaies comme une technologie de substitution prometteuse au système bancaire et financier, qui organise la société capitaliste (le capitalisme n’émerge pas du néant, mais de l’infrastructure bancaire et financière). Une autre économie est possible.
Avec l’aide des crypto-monnaies, tout un chacun peut contribuer à son échelle à saper les fondations d’un système bancaire et financier profondément vicié. Il suffit d’utiliser et ainsi légitimer une alternative aux monnaies-dettes.
Découvrez maintenant comment les crypto-monnaies peuvent nous aider à nous émanciper des abus de la finance interlope.
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